Le culte de Saint Léonard à Senon

Laurence, jeudi 23 avril 2009 - 00:00:00




Le culte de Saint Léonard à Senon
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A Senon, le culte des ancêtres était consacré à Saint Léonard, bien avant le XIIe siècle, date de la construction au village de l’église du même nom. Lien

Bien plus tard au XVIe siècle, Léonard VALTRINY, prêtre né à Senon, fera achever la construction de l’église qu’il dédiera à son saint patron : Saint Léonard.




Qui était Saint Léonard ?

Saint Léonard est né au Mans du comte Ingomer et mourut près de Limoges vers 559.
Ce vénérable ermite n’appartenait donc au Verdunois ni par son berceau, ni par sa tombe. Il fut baptisé par Saint Rémi, archevêque de Reims et avait pour parrain Clovis, roi des Francs.
Il fut élevé au monastère de Micy par l’abbé Mesmin (Saint Mesmin ou Saint Maximin), frère de Viton (Saint Vito ou Saint Vannes), tous deux disciples d’Euspice convertisseur de Clovis.

Saint Léonard avait de son vivant obtenu en France, en Bretagne, en Angleterre, en Allemagne, l’invocation des malheureux esclaves, condamnés aux chaînes ou aux travaux forcés, dans des lieux souterrains. Il en avait délivré en grand nombre.
Les ancêtres verdunois lui avaient érigé une première chapelle, auprès de la chaire de leur évêque Saint Firmin : cet oratoire était placé devant le puits de la cathédrale de Verdun.
Il est établi qu’après son baptême, le roi Clovis bailla à cette église plusieurs grands biens, rentes et fondations, parmi lesquels très probablement Senon.
Ainsi s’explique le patronage de Saint Léonard à Senon.

Voyant en lui des trésors de bénédiction, Saint Rémi se chargea lui-même de son éducation. Léonard fit des progrès merveilleux dans l’étude des lettres et des sciences. Marqué par l’état ecclésiastique, il reçut le sacerdoce par Saint Rémi. Très tôt, il fit preuve d’un talent extraordinaire pour annoncer la parole de Dieu, convertir les pécheurs, visiter les malades et les prisonniers. Il bénéficia du roi le privilège de libérer les prisonniers qu'il en jugeait dignes. Le Roi voulut lui offrir les premières places de son royaume, mais Léonard, craignant qu’on ne l'appelle trop souvent à la cour, prit la résolution de quitter la cour pour rejoindre son frère Liphar et Saint Maximin au monastère de Micy près d’Orléans. Devenu trop populaire, il quitta vite cette maison où il fut regretté.

Il passa par le Berry, fit des miracles en guérissant des malades, s’avança dans la région de Limoges pour se retirer.
C’est en traversant de la forêt de Pauvain en bordure de la Vienne qu’il entendit des hurlements de douleur qui l'émurent tant qu'il voulut en connaître la cause. Il arriva au camp du roi d’Aquitaine venu chasser en ces lieux. La reine qui l'avait accompagné était sur le point d’accoucher. Aucun médecin ne s'avérait capable de la délivrer et tous se lamentaient de sa mort prochaine. L'aspect vénérable et angélique de Léonard fit une telle impression qu'on le conduisit vite au roi, qui l'emmena auprès de la reine. Le saint récita une longue prière et à peine avait-il terminé que la reine mettait au monde un bel enfant. Le roi offrit de riches objets et de somptueuses étoffes à Léonard qui, les refusant, demanda de pouvoir établir un monastère dans la forêt. Il vécut dans cette forêt plus de vingt ans.

Il est mort un 6 novembre, en 559 ou 560 selon les sources, âgé d’environ 99 ans et fut enterré dans la chapelle qu’il avait fait bâtir en l’honneur de la Vierge Marie.


L’extension du culte de Saint Léonard

La dévotion populaire à Saint Léonard ne cesse de grandir à travers toute la chrétienté, notamment après la rédaction et la diffusion de sa vie au XIème siècle.

Avec les croisades au XIIème siècle, Saint Léonard est invoqué par de nombreux croisés prisonniers qui font connaître autour d’eux le «libérateur des prisonniers».
Bohémond d’Antioche est le plus célèbre d’entre eux et vient se recueillir en pèlerinage sur le tombeau de Saint Léonard après sa libération des prisons sarrasines en 1103. Sa notoriété lui permis de faire connaître le culte de saint Léonard à la cour du roi de France Philippe 1er

Après lui, Richard Cœur de Lion, Charles VII, le Prince de CONDÉ, viendront prier ou invoqueront Saint Léonard.

Anne d’Autriche, mariée à Louis XIII en 1615, resta longtemps sans pouvoir donner de dauphin à la France. Elle invoqua Saint Léonard dans l’église de Croissy sur Seine qui lui est consacré. Pour permettre une issue heureuse à la grossesse qui s’annonçait, la reine se fit apporter une relique de Saint Léonard et Louis XIV naquit en 1638.

De nombreux lieux de culte dédiés à Saint Léonard sont répertoriés hors de France.
L’Italie arrive en tête. D’autres lieux sont recensés en Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Norvège, Pays Bas, Belgique, Suisse, Autriche, Pologne, Hongrie, Slovénie, Espagne, Portugal.


Saint Léonard, patron des prisonniers

Les attributs spécifiques de Saint Léonard, qui le distinguent de tous les autres saints, sont une chaîne et des entraves ou verrous. Il est souvent représenté vêtu d’une dalmatique bleue et fleurdelisée.

Patron des prisonniers, Saint Léonard est aussi le patron des mineurs comme Sainte Barbe, mais également le patron des tonneliers, forgerons, fruitiers et bergers. Il est aussi invoqué par les femmes en couches.

Il est fêté le 6 novembre.





Laurence, avril 2009




Cet article est de Senon d'Antan Meuse
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